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Autisme mon amour! JE est un autiste!
18 novembre 2014

Des oeuvres d'art pour parler du "normal" et de l'"anormal", de l'autisme, etc. et de notre monde

 

Tous les "neurotypiques" seront d'accord pour trouver cette représentation "normale", ou dans les normes de la représentation du réel.

http://www.pileface.com/sollers/IMG/jpg/leda_vinci_etude_tete3.jpg

 La Léda de Léonard de Vinci

Et celle-ci?

http://byfiles.storage.live.com/y1pJyNdbIhat9MjP_7uVyC7A1zXYlBZfkHdq4FiyAu2UGx5tF9LmfaakvlkHthcq-u4DlcGpH5jLuk

 

1954 - Dali nu, en contemplation            
devant 5 corps réguliers
métamorphosés en corpuscules
dans lesquels apparait
soudainement la Leda de Leonard

chromosomatisée par le visage de
Gala

« La matière constamment soumise à un processus de dématérialisation, de désintégration à travers lequel se manifeste la spiritualité de toutes les substances. » (commentaire de l'artiste)

 

Le surréalisme, illustrée par l'oeuvre ci-dessus, est aux antipodes du réalisme que beaucoup de "neurotypiques", j'aurai tendance à dire tous, apprécient en matière d'art (je l'ai observé, et ce n'est qu'un constat). Il ne leur plait rien de mieux que d'avoir une copie la plus exacte, la plus fidèle possible de la réalité, des apparences, d'un objet, d'un être, de quelque chose qu'il connaissent, même s'ils reconnaissent qu'un Chardin donne quelque chose en plus d'assez indéfinissable à une nature morte qu'ils pourraient observer en vrai dans leur cuisine sans avoir pourtant cette beauté unique à leurs yeux, ou ce charme que ne pourrait rendre même la photo la plus artistique, sous une lumière réelle et semblable à celle qui a  baignée ces fruits tel que l'a observé le peintre de l'intime du quotidien.

 

Pêches et prunes Jean-Baptiste-Siméon Chardin, Vers 1764

 

La différence entre la peinture et la photographie est énorme, mais essayer de voir par les yeux du peintre, de retrouver la vision intérieure de Chardin serait sans doute difficile pour un "neurotypique" qui fonctionne de façon photographique, à moins que ce qu'il voit de plus que photographique dans la peinture ce soit une intensité ressentie face aux fruits, un sentiment de l'âme, une chaleur, une paix, le silence, un quelque chose de spirituel au matériel qu'il peut ressentir en lui-même - se sachant avoir un corps, mais avec un coeur qui ressent, et un esprit qui appréhende la réalité, notamment dans le silence - enfin, à moins que ce qu'il voit d'elle à sa façon, il s'agit d'une interprétation, et cela tout le monde peut le reconnnaître en lui-même.  Mais doit-on juger d'"anormal" un tableau qui ne correspond en rien à la réalité? Ou qui, comme chez Dali, qui a une qualité de réalisme extraordinaire dans sa manière de représenter un nu ou un chien, ou la mer, nous donne à voir une mise en scène totalement irréelle, absurde? L'inconscient est le puits sans fond de ce genre d'images bizarres. Et pourtant il n'est pas moins réel, bien qu'il n'est aucune apparence visible à l'extérieur.  L'intérieur, voilà ce qui réunit Chardin et Dali, mais de façon différente. Dirions-nous que l'Inconscient est "anormal"? Quoi, le peintre doit-il explorer l'intérieur de lui-même? Est-ce "anormal" aussi? N'y a t-il déjà pas tant de belles choses dans la nature à peindre? Pourquoi le peintre ne mettrait-il pas son talent certain pour la peinture dans le portrait : un portrait photographique, ou même avec un quelque chose en plus à la chardin, mais où on se reconnaisse, voire: où nos défauts sont cachés pour ne mettre sous nos yeux que le plaisant?

 On ne peut que reconnaître aujourd'hui que cette peinture qu'on ne présente plus: Impression, soleil levant, qui parut comme un gribouillis aux yeux de la plupart de ses contemporains (on dira "neurotypiques" pour rendre la proportionn de leur nombre par rapport au "neuro-atypiques", sans qu'on puisse déterminer si son auteur Claude Monet était autiste ou pas), tableau qui fut la risée dans un premier temps, si bien que son railleur le plus connu donna, ironie du sort, le nom "impressionnisme" en voyant le titre de l''oeuvre" afin de nommer l'école risible qui en était cause. Cette "anormalité" paraîtra bientôt "normale" ou du moins proclamée comme la plus grande révolution artistique; on félicitera les impressionnistes d'avoir éduqué notre oeil à une autre vision des choses, même de la réalité. Et à y penser, on peut presque s'étonner d'une telle réception première, car cette image reste assez ancrée dans le réel, dans l'apparence du monde extérieur. Mais, il faut le croire: il nous manquait de recevoir d'un paysage une impression; qu'un homme atypique nous montre, rende palpable le fait que les choses donnent une impression sur notre oeil, et par-delà sur notre esprit ou notre coeur. Personne ne l'avait montré, pourtant on en a eu des grands paysagistes! Mais grâce à cette "anormalité", une nouvelle sensibilité était née.

Image illustrative de l'article Impression soleil levant

 Impression, soleil levant, 1872, Claude Monet.

A l'heure où je dis cela, avec notre art contemporain dont on accepte tout de peur de passer à côté d'un novateur, d'un génie (et de ne pas se retrouver du mauvais camp, - du moment, sans cela, qu'on trouve un moyen de vendre avec des moyens publicitaires dont on ne disposait pas du temps de Monet - la spéculation étant de la partie), on aurait envie de plus de "normalité" entre guillemets. Mais la spéculation, qui trouve cela "anormal", au fait? Des "neuro-atypiques, des autistes, bref des "anormaux"? A la limite, qui ne trouverait pas moins "anormal" que les autistes "de haut niveau", voir "normal" ou acceptable, pour certaines choses même louables: la guerre, la course effrénée après le matériel, après l'argent, les systèmes mafieux, les réseaux criminels? je me le demande parfois. Oui, qui, à part bien entendu les autistes et assimilés? Et notre monde serait-il pas plus en paix, en amour avec seulement des "anormaux" comme le sont les trisomiques et les autistes? C'est aussi à se le demander. Et  la planète du film Avatar , si elle ce n'est qu'imaginaire, elle répondrait aux attentes de l'âme de nos autistes et autres, et là, ils y seraient  parfaitement à l'aise, peut-on fortement présumer à voir l'impact qu'il a eu sur beaucoup d"Asperger", et je pense pas que sur eux. On y voit un monde brutal - à en être ridicule même, sauf que c'est un ridicule qui tue - un monde qui se prétend "normal" débarquer sur une planète bizarre, avec des hommes bleus non moins bizarres et aux moeurs spirituelles, pleines de paix et d'amour: rien que du suspect, du dangereux, de l''anormal". Heureusement (ou malheureusement pour le camp des envahisseurs) quelques hommes "normaux" deviennent "anormaux" à leur contact. Ce sont les héros de l'histoire. Ce film a dû être fait par un autiste Aspergher ou de leurs amis, je pense.

Mais enfin - retour dans notre monde cru - qu'est-ce qu'une société de "normaux" où il n'y a même plus de respect dans les écoles pour la différence? où des enfants sont mis à l'écart? où des hommes et femmes sont exploités dans leur misère, où tant de personnes vivent dans la rue, ayant perdu la dignité d'eux-mêmes, d'être humains, sans même savoir pour un grand nombre d'entre elles qu'elles sont autistes? Qu'est-ce que ce monde de "normaux" dont font partie ceux par qui la Nature est saccagée, pillée, polluée, souillée à l'égal de l'homme, à seule vue d'un profit personnel, de gagner de l'argent? Pendant ce temps, certains autistes, pour comportements jugés "bizarres", voire choquants (car non dans les codes sociaux), mais qui au fond ne sont pas mauvais, vont être bannis qui de la société, qui de leur famille... Pour quel bénéfice dans la société et dans les familles? Pour moi, j'espère bien que soit reconnu l'utilité des autistes tant au niveau de la société que dans la famille, sa cellule, faut-il le rappeler? Faut-il rappeler que c'est un ensemble de cellules saines qui font un corps sain? Oui, comme je l'ai dit ailleurs, ces êtres "anormaux" sont là pour éveiller le niveau des consciences. Même le sujet d'autisme le plus sévère à sa place. Il nous apprend qu'un être, sans même le vouloir - comme les moines par exemple - peut s'abstraire de notre monde violent en vivant dans son monde. Cela n'empêche qu'il peut progresser en socialisation grâce à notre aide.

Alors, je ne comprends pas ce débat qui voudrait que les gènes des autistes, tout comme ceux des mongoliens - qui eux aussi font du bien à notre société, adoucissent nos moeurs comme la musique -,  je ne comprends qu'on les considère comme défectueux, présentant une anomalie, bref "anormaux". Combien même leurs gênes seraient "anormaux" et non pas différents (objectivement parlant), cette dite "anormalité" fait du bien à notre monde. Il a besoin de ceux qui en portent la marque, et non la "tare". Je ne comprends pas plus que des psychanalystes cherchent une pathologie, une souffrance en l'autiste or qu'elle est peut-être plus en eux-mêmes et bien d'autres hommes "neurotypiques".

En parlant de gènes: qu'à la vérité un autiste soit heureux dans son monde, malheureux dans le nôtre, cela nous gêne. Cela doit déranger bien de nos certitudes, de nos à priori, nous faire descendre un pied de notre pied d'estale en tant que X scientifique, X psychanalyse (et je ne dis pas que la science comme la psychanalyse ne soit pas utile, bien utilisée), X hommes ayant des diplômes qui pour utiles qu'ils soient ne font pas la richesse intérieure d'un être humain pouvant en avoir aucun et qui n'a pas besoin d'aucune validation extérieure pour se sentir valide en lui, vivant, mais sur un autre mode que le vôtre, - pour être tout simplement.

 

Trois visages de Gala apparaissant sur des rochers

 

Trois visages de Gala apparaissant sur des rochers (1945) Salvador Dali

 Les non mongoliens ni autistes, les autistes et les mongoliens pourraient composer une harmonie dans notre monde comme dans cet autre tableau de l'excentrique et provocateur Salvador Dali.

 Le tableau est beau car il met en relief à la fois la différence qui nous enrichit et la ressemblance qui nous unit, nous relie.

 

Van Gogh, la Nuit étoilée

 

La Nuit étoilée, 1889 Vincent Van Gogh (supposé autiste)

 « J’ai un besoin terrible de – dirai-je le mot – de religion – alors, je vais la nuit dehors pour peindre les étoiles ».

 

 

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Commentaires
Autisme mon amour! JE est un autiste!
  • Quand artiste depuis 20 ans on se découvre à 42 ans autiste, il vaut mieux l'accepter et même l'aimer. On trouvera des articles avec vécu et réflexions, et + tard un livre montrant ma vision de Rimbaud: "JE est un autre"... devient "JE est un autiste"...
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